Développer une culture économique

Pour de nombreuses entreprises l’année 2023 est plus difficile que 2022, et les résultats vont s’en ressentir… Nombre d’échanges que je peux avoir avec des dirigeant.es, suite à une conférence ou pendant les formations de l’école de la permaentreprise, portent sur la troisième éthique de la permaentreprise : “se fixer des limites et partager équitablement les richesses”. 

Pour une entreprise, redistribuer une partie des richesses passe, en premier lieu, par les dispositifs de participation et d’intéressement. Mais disent certain.es dirigeant.es : “ lorsque le montant est significatif, tout le monde est content, mais lorsque les résultats de l’entreprise sont moins bons, c’est la déception et parfois même, une cause de démotivation et de désengagement”. 

 

Je partage la justesse de ce propos.  

 

Pour autant, faut-il renoncer à ces dispositifs, notamment pour les entreprises de moins de 50 salariés ? les minimiser pour les autres ? 

 

Il me semble que la solution n’est pas de remettre en cause ces dispositifs, mais bien plutôt de savoir les accompagner.  

 

D’abord en marquant bien la différence entre la rémunération et la une distribution de résultats qui sont deux choses bien distinctes.  Autrement dit, la redistribution de résultats ne doit être présentée comme une partie de la rémunération et le fait de parler parfois de “package de rémunération” intégrant salaire, prime, avantage en nature, participation et/ou intéressement, est facteur de confusion. 

 

Ensuite, en mettant en place un dispositif pédagogique qui développe la culture économique des salariés généralement assez faible. C’est ce que nous faisons à norsys en expliquant :  

  • – Qu’un salaire reconnaît l’apport d’un.e salarié.e en termes de connaissance et compétences, de conscience professionnelle et tient compte des salaires du marché notamment en période de pénurie de compétences ;   

  • – Qu’une prime valorise l’engagement de salarié.es dans une période donnée 

 

Et toutes deux rémunérèrent l’apport et la réussite individuelles. 

 

La participation, en revanche, est le résultat d’une réussite collective et met en évidence que chacun, quel que soit son métier, a un impact sur le groupe. Ce qui justifie que la participation soit la même pour tous dans le cadre d’un partage équitable des richesses crées. 

 

Cette démarche pédagogique peut également, en retraçant l’histoire de l’entreprise, souligner que la vie d’une entreprise n’est pas un long fleuve tranquille, qu’elle est jalonnée de périodes difficiles où il a fallu batailler, innover pour retrouver des bons résultats.  

 

L’enjeu est d’être transparent et de permettre aux salarié.es de prendre du recul. 

 

Il me semble même essentiel de faire cette démarche dès le processus de recrutement et, tout en considérant que la rémunération est un point important dans la décision de rejoindre une entreprise (si ce n’est le plus important pour certain.es), de leur faire percevoir la portée d’un projet Permaentreprise pour leur épanouissement personnel et professionnel. 

 

Sylvain Breuzard