Notre modèle de développement n’est plus viable

Tandis que les températures grimpent plus vite que prévu, des sommets sont atteints dans la biodégénérescence de la planète et dans la destruction du vivant. Ce n’est pas un crédit sur les générations suivantes, c’est un pillage.

Notre empreinte écologique, c’est-à-dire la mesure de notre consommation en ressources naturelles, a doublé en 50 ans. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie et quelles en sont les conséquences ? Dégradation des sols, déforestation, dépérissement de la mer, disparition des espèces …

Le problème est que nous ne parvenons pas à l’imaginer, et ceci d’autant moins que les métaphores qui sont utilisées pour figurer cette dégénérescence de la vie sur terre peuvent fausser notre appréhension des sujets.

Prenons l’exemple du « jour du dépassement » : il s’agit du jour de l’année où les médias annoncent que nous avons épuisé toutes les ressources que la terre peut produire en une année et que nous vivons désormais à crédit jusqu’à la fin de l’année.

Cette image de crédit est trompeuse en ce qu’elle n’a rien d’alarmant. Contracter des crédits pour investir dans des projets futurs est chose courante et normale pour les citoyens, et il en est de même pour les États qui peuvent avoir des dettes colossales.

Mais la planète n’est pas une banque qui vivrait de nos dettes : ce que nous « empruntons » soi-disant, c’est tout bonnement ce que nous prenons pour nous au détriment de nos descendants, et que nous ne rendrons jamais ! Ce n’est pas une dette, c’est un pillage. Nous voilà devenus les prédateurs de nos enfants !

 

C’est dommage parce que les entreprises représentent une force pragmatique de changement.

Encore faut-il qu’elles rejoignent le camp des lucides. Qu’elles fassent preuve, elles aussi, d’audace, de créativité et d’intelligence – et pour cela, qu’elles acceptent la remise en question de leur propre modèle et de leurs croyances.

Car l’entreprise a des atouts. Elle possède trois avantages qui favoriseraient un passage à l’acte dans le bon sens : elle sait copier et adapter ce qui fonctionne, elle est capable de prendre rapidement des décisions, elle sait se mettre en ordre de marche. Ne lui manque que le modèle positif duquel s’inspirer.

Sylvain Breuzard